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LE VIN, DEPUIS LA NUIT DES TEMPS

L'histoire de la vigne et du vin est si ancienne qu'elle se confond avec l'histoire de l'humanité.

L'Ile d'Olonne cultive la vigne et boit du vin depuis si longtemps qu'il est impossible d’en faire une datation exacte. L'histoire de France raconte que les grecs nous ont enseigné l'art de faire le raisin et les romains celui de le boire en vin. 

À L'Ile d'Olonne, nos vieilles archives locales permettent d'attester que déjà, il y a mille ans, les vignes étaient cultivées par nos aïeux sous l'impulsion des moines des abbayes locales. Dans le plus vieux document nommant L'Ile d'Olonne (l'Hisla Ad Marchas) il est déjà question de vigne : « Adhemar et son épouse donnent aux moines de St Cyprien une vigne située entre Auzance et Vertonne » (charte de Pierre II, évêque de Poitiers), nous sommes en 1020.

 

L'ARCHITECTURE DE LA CAVE

A L'Ile d'Olonne comme dans tout le pays d'Olonne, la cave faisait partie du bâti incontournable des maisons de cultivateurs.

Jusqu'à la guerre 39-45 on comptait autant de caves que de maisons.

Il s'agit du bâtiment (souvent attenant à la maison d'habitation) dans lequel on presse les raisins issus des vignes cultivées par la famille.

La cave est traditionnellement aménagée d'un pressoir, indispensable à la fabrication du vin, d'une enchère (trou où coule le jus de raisins) et d'une ou plusieurs rangées de barriques (220 litres chacune environ) posées sur un tin.

La cave possède peu d'ouvertures, en général une porte et une fenêtre rectangulaire par laquelle on "passe la vendange" (passer les basses de raisins par la fenêtre). 

Le pressoir est positionné juste derrière la fenêtre de manière à ce que les basses de raisins soient vidées directement dedans. 

Certaines caves où était le pressoir n'étaient pas suffisamment grandes pour loger tout le jus issu du pressoir, on aménageait alors des caves secondaires dans des annexes où était conservé le vin en barriques.

 

LE VIN DE L'ILE D'OLONNE 

On a cultivé sur L'Ile d'Olonne plusieurs dizaines de cépages : Négrette, Malbec, Landau, Noah, Ragoûtant, Grolleau gris, Rayon d'or, Othello, Malingre, Teinturier, Baco, mais aussi des cépages numérotés tels que les 46-43, 26.000, 54-55, 18.000 et bien d'autres encore mais celui qui a fait la renommée du pays est incontestablement le Franc-Blanc, merveille de L'Ile d'Olonne qui "faisait des étoiles dans les verres" (ce plant se nomme ailleurs Chenin Blanc).

Le cépage dit "la Folle" doit aussi avoir été grandement cultivé sur la commune jusqu'à la guerre 14-18 puisque plus d'une dizaine de parcelles portent encore son nom. "La Folle" existe dans d'autres régions viticoles. On l'appelle "gros-plant"dans le pays nantais.

 

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LE VIN ISLAIS EN CHIFFRES 

En 1923 furent comptés le nombre de pressoirs (et donc de caves) présents sur la commune : 58 dans le bourg, 26 à la Brardière, 20 à la Burelière,14 à la Salaire, 2 aux Audouinières, 2 au Courroux et 9 éparpillés par ci par là. 

Soit 131 pressoirs (un pressoir pour six habitants). 

Plus de 100 hectares de vigne étaient cultivés par une majorité des 800 habitants de la commune remplissant  annuellement 2000 barriques en moyenne soit 500.000 litres. Cela donne une consommation moyenne de trois litres par jour et par habitant en âge de boire

 

QUAND LES VIGNES TOMBÈRENT MALADE.

Le vigneron, aujourd'hui, comme par le passé, doit combattre durement contre le fléau des maladies de la vigne. 

Presque tous les islais de plus de 50 ans gardent le souvenir de leurs pères et grand pères attelant la sulfateuse au cheval ou s'équipant de la lourde vermorelle en cuivre remplies de liquide bleu ou jaune selon les besoin du traitement.

Les islais cultivaient presque tous leurs vignes comme on l'a deja lu dans nos articles précédents. D'avril jusqu'au vendanges, Lorsqu'ils n'étaient pas à travailler durement dans les salines où dans les champs c'est dans leurs vignes que coulait la sueur de leur front. Un dur labeur pour espérer sauver la récolte. 

Si elles avaient échappé au gel, les vignes avaient la quasi certitude de tomber malades si leurs cultivateurs ne les sulfataient pas régulièrement.

Après chaque pluie d'orage, chaque brouillard, il fallait agir avant que n'apparaisse le mal du raisin : 

 

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OÏDIUM ET MILDIOU, UN MAL VENU D'AILLEURS 

Et pourtant, difficile à croire que jusqu'a une époque peu lointaine, la culture de la vigne étaient mieux favoriser par l'inexistence de ces deux maladies. 

Ce n'est qu'en 1845 à partir de l'Angleterre, qu'une maladie émergente envahit le vignoble français. L’oïdium de la vigne colonise le pays, puis toute l'Europe où les vendanges de 1852 sont 5 fois inférieures à ce qu'elles étaient en 1847[14]. Duchartre, Hardy et Grison montrent ou valident l'efficacité du soufre contre cette maladie[14]. Gonthier invente un soufflet permettant de pulvériser de la fleur de soufre sur les feuilles de vignes mouillées puis en 1853 Rose Charmeux teste à Thomery le poudrage à sec qui se montre efficace. Il sera utilisé dans toute l'Europe permettant de redresser dès 1858 la production viticole[14]. En 1880, on recommande 3 poudrages annuels, fastidieux et nécessitant 120 à 150 kg/ha/an de soufre trituré (ou 80 à 90 kg/ha/an de fleur de soufre). 

Cinq ans plus tard (1885), la bouillie bordelaise s'y ajoute pour traiter un nouvel envahisseur : le mildiou de la vigne.

Le sulfate de cuivre fut inventé grâce à l'idée de deux bordelais Ulysse Gayonet, chimiste, et Alexis Millardet, botaniste en 1880 pour être utilisé à partir de 1885 pour la protection de la vigne contre le mildiou.

Il entre dans la composition de la célèbre bouillie bordelaise.