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LA VENELLE DES MORTS

N'ayez point peur d'y pénétrer.

S'aventurer dans cet étroit passage n'engendre pas la mort, il servait seulement à transporter vers l'église ceux qui l'y étaient déjà.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, les rues du bourg étaient tellement impraticables à cause de la boue qui y régnait que les islais, pour se rendre à pieds de l'église et au cimetière (autrefois situés autours de l'église) jusqu'au pont de la cours de L'Ile (où est l'actuel rond-point) empruntaient ce passage légèrement surélevé et non abîmé par les passages répétitifs des charrettes.

Les cortèges funèbres consistaient à transporter le défunt dans son linceul (drap mortuaire), pour l'ensevelir dans le cimetière de L'Ile d'Olonne. Le transport du corps, passant par cette venelle par nécessité d'aisance, donna le nom usuel à cette dernière de VENELLE DES MORTS.

Pourtant cette petite ruelle ne devait être réservée  qu'aux feus. En mauvaise saison les cortèges de noces empruntaient  le même passage comme aussi toutes les personnes qui allaient et venaient au travers du bourg pour les occasions de messes et toutes autres nécessités. 

Aujourd'hui les deux extrémités de cette venelle sont encore visibles mais le point central du passage a disparu au fil des décennies, absorbé par les enclos constitués progressivement par les propriétaires des terrains sur lesquels la ruelle passait. 

 

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D'après les écrits de Camille Richard :

"Dans cette venelle, entre la place De Gaulle et l'église, il y avait une habitation et un four, où un prêtre se serait caché quelque temps aux plus mauvais jours de la révolution. Des religieuses aussi s'y seraient cachées et y auraient été arrêtées. Peut-être étaient-ce les deux religieuses de l'abbaye de Ste Croix des Sables d'Olonne qui avaient demandé asile à madame de la Bajonnière et qui furent arrêtées fin septembre 1792."

En 1829, le four à pain du boulanger et maire de la commune Jean  François Trichet se situait dans cette venelle. 

D'après les écrits de l'abbé Grosseron, en 1924, ce passage dit de la venelle des morts avait déjà disparu.

Cette venelle séparait la halle (partie droite) le long de laquelle était établie la maison de la famille Paillaud nommée maison de la halle (où est né l'abbé Paillaud en 1759, exilé en Espagne pour fuir les persécutions de la période révolutionnaire en 1792. Il meurt dans ce bourg en 1823).

A gauche de cette venelle se trouvait le jardin du receveur appelé le jardin de la halle où est actuellement présente l'école privée (l'école du Sacré-cœur bâtit en 1923/1924).

De la halle et de la maison des Paillaud ne subsistent plus de trace aujourd'hui puisque l'écurie-grange servant autrefois de relais de poste a été "successivement modifiée et transformée avec quelques constructions ajoutées" (abbé Grosseron, 1924). 

Une vieille pierre située au dessus de la porte, sous la croix de relais indique l'année 1838