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LA CROIX DU RELAIS

Au temps des diligences 

Une vieille plume d'oie sur son écritoire semble révéler qu'autrefois un relais de voyageurs, voire de poste, existait dans le bourg de L'Ile d'Olonne. 

Le passant y connaît la rue du relais qui rejoint la rue des écoles à celle de la Vertonne.

En levant les yeux jusqu'au fronton du plus haut immeuble, une croix blanche, avec deux tableaux assortis comme elle, atteste qu'autrefois une importante activité se déroulait à ses pieds et aux alentours.

Cette bâtisse appartenait à la famille Foucaud, également propriétaire du moulin Gueffard. Des générations s'y sont succédées.

L'ensemble, constitué d'un hôtel (actuelle place De Gaulle) et d'une écurie grange, face à la venelle des morts aujourd'hui disparues, à été restauré.

Les emblèmes du passé ont été sauvegardés. Mais même si on les devines, les suscriptions des tableaux dont hélas devenues illisibles. 

Les trois principales récoltes, le sel, le blé et le vin, donnaient au pays une intense activité. Le tout était transporté sur des charrettes tirées pas des chevaux. 

Les attelages se reposaient donc à l'écurie et d'autres prenaient le relais.

Les rouliers descendant à l'hôtel filtraient l'eau fraîche sur le Sucre placé sur la cuillère spéciale au dessus du verre d'absinthe. Ils attendaient de repartir avec leurs lourds chargements, au signal donné aux chevaux frais par un claquement de chambière.

Cet hôtel-relais à hébergé les animaux jusqu'à l'avènement des moyens mécaniques de transport.

Pourtant, parmi ceux qui on dépassé la cinquantaine, qui ne se souvient des dimanches ou jours de grande fête, lorsque les métayers en blouses bleues débarquaient leurs cargaisons et conduisaient les chevaux rutilants à l'écurie. Descendant des chars-à-bancs, les élégantes,  avec les gosses, comme les grand-mères avec leur parapluie de famille et leurs coiffes ou capelines légères, allaient directement à la grand'messe.

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A la sortie, c'était pour les hommes, la partie d'alouette devant les chopines de paillet, en attendant les vêpres.

A la nuit, chacun s'en retournait à la ferme avec les miches de six livres pour garnir la huche, et parfois avec le "gueurgnou" morceau de pain bénit.

Si l'aspect de l'hôtel a peu changé, lecurie-grange de la rue du relais à été convertie en commerce et dépendances. 

L'ensemble, tel un écrin,contient les trésors d'autrefois. 

La présence de cette croix blanche sur le vieux pignon rappelle aux passants, et aux touristes surtout, qu'ici les islais ont inscrit une page de leur histoire. 

On a quelque nostalgie en évoquant la sagesse des anciens, eux qui prenaient le temps de vivre et qui le mesuraient seulement à la hauteur de l'astre solaire pour le départ de "la petite diligence, qui s'en allait en cahotant, par la pluie et le beau temps ".

 

Jules Tard, 4 janvier 1993.